A la rencontre
Les freelances, un sujet pour les ressources humaines
Reda Mahfoud
Directeur Général France
https://www.malt.fr/
Parler freelance, c'est parler de compétences. C'est pourquoi, face à l'expansion du recours au freelancing, les RH s'emparent du sujet.
Écoutez l'interview dans son intégralité sur RF Play (https://bit.ly/3YVUBwd).
Une logique compétences
« Le recours aux freelances concerne toutes les entreprises pour des missions variées (marketing, communication...) qui vont au-delà de l'IT et l'informatique, creuset du freelancing. On constate qu'il s'impose de plus en plus car il se positionne dans la logique des entreprises qui font face à une guerre des talents et ont besoin de flexibilité. Dans ce contexte, les DRH sont les premières concernées : elles doivent devenir des stratèges des compétences, aptes à organiser une planification stratégique des talents de long terme, et ainsi répondre aux besoins de flexibilité et aux enjeux de pénurie de talents. Le freelancing est aujourd'hui un levier incontournable pour y répondre. »
Un cadre technique et humain
« Le recours à un freelance suppose de poser un cadre technique. En premier, un brief de mission qui comporte le détail de la mission, l’environnement dans lequel la personne va travailler. Il permet au freelance de se positionner en ayant un maximum d’éléments ainsi qu'un gain de temps important dans le processus de sélection. Puis la contractualisation de la mission (durée, lieu, taux journalier) et nous conseillons des mentions relatives notamment aux obligations en matière de RGPD et au prêt de matériel.
Pour que la mission se passe bien, il est préférable d'assurer un onboarding de qualité au freelance, de prendre le soin de partager et d’aborder tout le cadrage de la collaboration. Nous proposons aussi de nommer un référent clé, qui pourra notamment capter auprès des différents freelances leur feedback et en faire un élément d’amélioration. Et puis, il faut penser à l'offboarding afin de s’assurer en fin de mission que les freelances sont satisfaits. C’est extrêmement important pour la marque employeur. Il faut valider, comme avec un salarié quittant l’entreprise, que l’expérience est positive. »
Un travail en mode hybride
« La quête de compétitivité de l'entreprise supposera de recourir aux freelances pour bénéficier d'expertises rares, accroître sa capacité à innover et être créatifs et élargir son sourcing. Nous avons d'ailleurs mené une étude avec Mazars et le Lab RH qui conclut à la nécessité, pour les entreprises, de refonder leur politique RH autour d'une approche "Open Talent" de long terme, qui vise à repenser le recrutement et la gestion des talents au sein d'équipes hybrides. Il n'y a pas à opposer freelancing et salariat. Un modèle hybride permet de composer avec la projection à long terme permise par les CDI et la flexibilité et l’expertise des freelances. Mais le management d’équipes hybride s'anticipe. Il faut préparer et former managers et équipes. »