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Comptabilité Gestion Observatoire ATH : la santé financière des entreprises de 2008 à 2016 Étude sur 9 ans et sur un échantillon représentatif de PME et ETI françaises - ATH, association technique regroupant 28 cabinets d'audit et d'expertise comptable, présente la cinquième édition de son étude consacrée à la santé financière des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI). L’étude couvre la période 2008-2016 et présente une analyse comparée de l'évolution de la santé financière d'un échantillon de 15 000 PME et 2 500 ETI sur cette période. Cet échantillon peut être considéré comme très représentatif puisque, selon l’Insee, la France compte actuellement environ 200 000 PME et 4 600 ETI. Les entreprises faisant l’objet de l’étude exercent leur activité dans le secteur marchand, hors services bancaires et financiers, assurances et holdings, mais également hors PME cotées ou dont la tête de groupe est cotée. L'année 2008 reste l’année de référence avant-crise. Dans cette étude : -la catégorie PME regroupe les entreprises dont l'effectif est compris entre 10 et 250 personnes et dont le chiffre d'affaires annuel va de 2 à 50 M€ ou le total du bilan se situe entre 2 et 43 M€ ; -la catégorie ETI regroupe les entreprises dont l'effectif est compris entre 250 et 5 000 salariés avec un chiffre d'affaires annuel allant de 50 M€ à 1,5 Md€ ou un bilan se situant entre 43 M€ et 2 Md€. Regain de croissance en 2016 – Globalement, sur les 9 années couvertes par l’étude, la croissance de l’activité est de 15 % pour les PME et de 16 % pour les ETI. Ces taux sont supérieurs au taux d’inflation qui est de + 7,5 % sur la même période. S’agissant plus particulièrement de l’année 2016, la croissance de l’activité a été de + 2,7 % pour les PME et de + 1,4 % pour les ETI, avec une inflation proche de 0 %. Ces chiffres montrent que les PME ont tendance à mieux tirer leur épingle du jeu en termes de croissance du chiffre d’affaires, mais rappelons que ces taux s’appliquent à un chiffre d’affaires moyen presque 15 fois plus élevé dégagé par les ETI que celui réalisé par les PME. En effet, le CA moyen des ETI est de 172,5 M€ en 2016 contre 11,6 M€ pour les PME. Les activités de commerce toujours en tête et l’export toujours à la traîne – Le secteur d’activité le plus dynamique reste le commerce, suivi par l’industrie puis les services et le BTP. Les entreprises françaises restent également en retrait en termes de présence à l’export, en comparaison notamment des entreprises allemandes ou italiennes. Ainsi, seules 43 % des PME et 57 % des ETI réalisent un chiffre d’affaires à l’export. Les ETI sont certes plus présentes à l’international que les PME mais…cela signifie que 43 % des ETI n’exportent pas du tout... Une vision plus optimiste des choses consiste à relever que ces mêmes ETI réussissent finalement à réaliser 172 M€ de chiffre d’affaires annuel en moyenne sans exporter. Le cas échéant, lorsqu’elles exportent leurs produits ou prestations de services, l’activité à l’export représente 18 % du chiffre d’affaires total des PME françaises (30 % pour les ETI). Une profitabilité un peu meilleure qu’en 2015 – En matière de profitabilité économique, le critère retenu dans l’étude ATH, à savoir le taux de résultat d’exploitation moyen sur le chiffre d’affaires (taux REX/CA), est en légère amélioration par rapport à 2015 puisqu’il est passé : -pour les PME, de 4,37 % en 2008 à 3,6 % en 2015 et 3,71 % en 2016 ; -pour les ETI, de 5,2 % en 2008 à 4,13 % en 2015 et 4,55 % en 2016. En somme, même si le niveau de profitabilité ou les taux de marge actuels dans leur ensemble restent nettement inférieurs à ceux de 2008, l’année avant-crise, ils s’en rapprochent progressivement et l’on note même un sursaut en 2016 par rapport à 2015 pour les ETI. Toutefois, si l’on se place en base 100 en 2008, l’inflation est passée sur 2008-2016 à 107,5 tandis que : -le REX des PME s'élève en 2016 à 99,1, soit une légère baisse par rapport à 2008 ; -celui des ETI à 100,7, soit une légère progression par rapport à 2008. Plus précisément, pour les PME comme pour les ETI, ces indices actuels (99,1 et 100,7) résultent en réalité d’une période de forte baisse de l’indice en 2009 (avec un taux inférieur à 80), puis un rebond en 2010, une rechute en 2011 et enfin une progression continue depuis 2012, permettant finalement de se rapprocher des niveaux de 2008. Ce niveau de profitabilité réduit par rapport à 2008 explique pourquoi, même si le chiffre d’affaires des entreprises a progressé sur la période 2008-2016, le résultat d’exploitation dégagé sur ce chiffre d’affaires ne retrouve pas, en proportion, son niveau d’avant la crise. Qu’en serait-il sans le CICE ? – Il est difficile de connaître l’impact réel du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) sur le résultat d’exploitation (REX) des entreprises françaises, car il peut être comptabilisé soit au crédit du compte 649 (et donc impacter positivement le REX), soit au crédit du compte 699 (et dans ce cas ne pas impacter positivement le REX mais « uniquement » le résultat net). Néanmoins, on peut penser que ces signaux économiques plutôt encourageants (taux de REX en progression sur les dernières années) seraient sans doute moins positifs sans le CICE. La progression continue du REX depuis 2012 plaide a priori dans ce sens. Une meilleure profitabilité dans les activités industrielles et des services – Il est par ailleurs intéressant de noter que certains secteurs d’activité enregistrent des résultats d’exploitation plus élevés que d’autres. C’est le cas des services et de l’industrie, dans les PME. Dans les ETI, l’industrie passe même nettement en tête du classement, devant cette fois-ci le commerce et en 3e position, les services. Le BTP reste le secteur dégageant au global le moins de résultat d’exploitation. Structure financière : CAF et BFR détériorés comparés à 2008 – Enfin, s’agissant de la structure financière des PME et ETI françaises, l’étude montre qu’entre 2008 et 2016 : -la capacité d’autofinancement (CAF) est passée de 4,4 % à 4,3 % pour les PME et de 7,5 % à 6,8 % pour les ETI ; les chiffres de 2016 sont toutefois en amélioration par rapport à 2015 ; -le besoin en fonds de roulement (BFR) est passé de 55 jours à 65 jours pour les PME et 62 jours à 69 jours pour les ETI. Pour les ETI, à raison d’un CA annuel de 172 M€, cette dégradation de 7 jours de BFR sur la période représente finalement près de 3,3 M€ de « cash » en moins et ce, malgré les législations plus contraignantes intervenues sur la période pour limiter les retards de paiement clients. Par ailleurs, les PME ont globalement réussi à contenir leur taux d’endettement malgré le contexte économique délicat, puisque leur ratio dettes/capitaux propres est passé de 52 % en 2008 à 46 % en 2016 (nette amélioration). Pour les ETI, en revanche, on observe un ratio dégradé puisqu’il est passé de 51 % en 2008 à 57 % en 2016. Cette tendance, déjà observée en 2015, reflète la nécessité d’investissements parfois très lourds que les ETI ne peuvent financer sans fortement s’endetter, notamment dans le domaine industriel. La reprise est là et 2017 devrait être encore meilleure que 2016 – La conclusion de l’étude reste encourageante puisque, malgré le Brexit, selon une enquête Bpifrance de juillet 2017, les ETI prévoient en 2017 des perspectives d’activité encore meilleures qu’en 2016 et, en particulier, une croissance de leurs effectifs plus rapide sur le territoire national que dans leurs implantations étrangères. Les PME enregistrent quant à elles une activité en accélération sur les 5 derniers semestres, dépassant pour la première fois depuis 2011 son rythme de long terme. Et la moitié des PME avait prévu d’investir en 2017 avec une croissance de l’investissement la plus élevée depuis 2011. Notons enfin que le faible niveau de défaillances d’entreprises en 2017 est également un signal positif. La prochaine édition de l’étude ATH, qui fêtera ses 10 ans en 2018, devrait donc naître sous le signe de l’optimisme. Observatoire ATH de l'information financière, « 2017-Zoom sur la santé financière de 2 500 ETI », « 2017-Zoom sur la santé financière de 15 000 PME », http://www.observatoireath.com. |